Publié le 16 Septembre 2024
Sur un marché immobilier encore instable, les passoires thermiques séduisent de plus en plus d’acheteurs grâce à leurs prix réduits. Ces logements, qui reçoivent les pires notes en Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), semblent paradoxalement attirer les acheteurs malgré leurs défauts évidents.
Les passoires thermiques, avec des notes F ou G au DPE, sont appelées à disparaître progressivement du marché locatif en raison de leurs performances énergétiques médiocres. Cependant, elles continuent d’intéresser de nombreux acheteurs, comme le révèle la dernière enquête de la plateforme immobilière GoFlint publiée le 6 août. Selon ce baromètre, 64 % des biens avec ces mauvaises notes ont été soit vendus, soit retirés des sites d’annonces au premier semestre 2024, un taux presque double par rapport aux biens avec des notes A ou B, qui sont les meilleures.
Cet attrait pour les passoires thermiques peut s’expliquer par leurs prix nettement plus bas. En effet, les logements mal isolés bénéficient de décotes importantes : en France, un appartement avec un DPE faible se vend en moyenne 19,1 % moins cher qu’un bien ayant obtenu une « bonne note », tandis qu’une maison subit une décote de 33,4 %. Cette tendance se confirme, avec une légère baisse des prix pour les appartements mal notés au cours du deuxième trimestre 2024, contrairement aux biens mieux notés dont les prix augmentent.
Les prix des passoires thermiques varient considérablement selon les régions. Dans les villes avec des prix immobiliers plus bas, comme Saint-Étienne, Mulhouse et Limoges, ces biens sont particulièrement abordables, avec des prix respectifs de 1 225, 1 473 et 1 644 euros par mètre carré. En revanche, en Île-de-France, les passoires thermiques conservent des prix élevés : 10 688 euros à Paris, 8 609 euros à Boulogne-Billancourt, et 6 267 euros à Montreuil, où elles représentent une part significative des biens en vente.
Parallèlement, le marché des biens neufs continue de souffrir. Seulement 8 500 propriétés neuves ont été vendues ou retirées des annonces au deuxième semestre, soit moins de 25 % des 31 500 biens notés A disponibles durant cette période. Le ministère de la Transition écologique a noté une chute de 22,4 % des réservations pour ces biens sur un an, et leurs prix continuent d’augmenter, rendant l’achat encore plus difficile pour les ménages.
Tandis que les passoires thermiques attirent les acheteurs par leurs prix attractifs, la crise du neuf et la hausse des prix des biens énergétiquement efficaces exacerbent les difficultés sur le marché immobilier.